Dans ce dossier spécial alimentation et allaitement, je vais faire le tour des questions les plus courantes, de la lactation aux allergies en passant par la qualité de lait !

Tu as un projet d’allaitement ou tu allaites déjà ton bébé depuis quelques jours ou semainesNon. Tu te poses des questions sur la qualité de ton lait, tu perds tes cheveux ou si tu es très fatiguée ? Il est normal de te demander si ton assiette contient bien les nutriments dont tu as besoin. Surtout qu’en France, nous avons plein d’à-priori sur la qualité du lait maternel (spoiler : ton lait est super !).

SOMMAIRE :
I – Quelle nutrition pour la mère qui allaite ?
II – Composition du lait maternel
III – La santé de la jeune mère
IV – Favoriser la lactation
V – Les aliments interdits
VI – Allergies, REF… Comment adapter ?
VII – Perte de poids et allaitement

I – Quelle nutrition pour la mère qui allaite ?

Que le suspens soit levé tout de suite : il n’y a pas de raison pour que ton alimentation change pendant l’allaitement. Surtout si tu avais de bonnes habitudes avant et pendant ta grossesse.

En fait, à part des besoins supérieurs en calories, la mère qui allaite son bébé a exactement les mêmes problématiques nutritionnelles qu’environ tout le monde. Voyons d’un peu plus près.

alimentation et allaitement

L’assiette idéale de la jeune mère

Un repas équilibré doit contenir :

  • Une bonne portion de protéines de qualité
  • Un peu de glucides (les féculents, dont une portion de céréales complètes ou demi-complètes)
  • Des légumes verts et des crudités pour une bonne moitié de l’assiette

Idéalement, les besoins sont calculés au plus juste en fonction de la femme. Une consultation en naturopathie peut t’aider à faire le point. Tu obtiendras de nombreuses pistes pour enrichir ton alimentation en nutriment et rebooster ton énergie.

Lipides : surtout des oméga-3 !

Le lait maternel est riche en gras. Les besoins de la jeune mère allaitante sont donc accrus, puisqu’elle va fabriquer le lait à partir de ses propres réserves. Mais il y a gras… et gras ! Nous distinguons plusieurs catégories de graisses au sein de l’alimentation :

  • Acides gras saturés : Nécessaires en toutes petites quantités pour l’utilisation des vitamines liposolubles. Généralement, nous avons plutôt besoin de réduire nos apports. Se trouvent surtout dans les produits animaux.
  • Acides gras mono-insaturés : Assez présents dans notre alimentation (huiles végétales et oléagineux), notre corps est aussi capable de les produire.
  • Acides gras poly-insaturés : Dont les oméga-6 (courant) et les oméga-3 (très fragiles et donc rares dans nos assiettes du fait des modes de production alimentaire) ! Ils sont utiles pour le système nerveux, l’élaboration des hormones et des cellules. On les trouve principalement dans les poissons gras, les graines de lin et les noix
  • Acides gras trans- : Ce sont des acides gras insaturés initialement souple, qui ont été rendus rigides et nocifs pour notre santé par l’hydrogénation et la cuisson à haute température. A fuir dans la mesure du possible : gâteaux industriels, fritures et tout ce qui contient du gras et qui est cuit.

Pour conclure, je dirais que pour compter sur un bon équilibre des acides gras, il convient de consommer plus d’huile végétale (crue, de qualité et conservée au frais) que de gras animaux. Si tu as des fringales de chips, kebab et frites, il se peut que ton corps te réclame du bon gras !

Cap sur les macronutriments

Savais-tu que pour obtenir autant de vitamine C que dans une pomme de 1950, il fallait manger 100 pommes de 2020 ?

Du fait des modes de production (appauvrissement des sols), des sélections de variété (la forme et la couleur sont plus importantes que la composition nutritionnelle) et de nos pratiques de ventes (circuits longs, stockage des fruits et légumes jusqu’à 1 an), nos fruits et légumes sont très très pauvres en vitamines, minéraux et oligo-éléments.

Que faire alors ? Privilégier les circuits d’achats courts (direct au producteur, AMAP…), aliments issus de la permaculture ou à minima biologiques. Respecter la saisonnalité permet aussi d’avoir des aliments plus riches.

Par exemple, les vitamines B qui fonctionnent toutes les unes par rapports aux autres, se trouveront pour la plupart dans les céréales complètes. Les produits de base (farine, pain, pâtes, riz…) se trouvent de plus en plus sous forme complète et demi-complète en grande surface.

En fonction de tes besoins, tu pourrais favoriser certaines catégories d’aliments, mais c’est à voir au cas par cas. Il y a tout de même quelques conseils généraux que je peux te donner.

Consomme : des céréales complètes, des légumineuses, varie les sources de protéines (animales et/ou végétales), des verdures foncées, mange des légumes cuits ET des crudités à chaque repas.

L’essentiel est de faire simple. Avant de te lancer dans des recettes compliquées, avant d’ajouter 36 nouveaux super-aliments à tes habitudes et avant d’être trop fatiguée pour entreprendre de nouvelles recettes et finalement te rabattre sur un plat de pâtes à la tomate, commence par la première chose à faire. C’est à dire, commence par faire tes courses ! Vérifie la qualité nutritionnelle de tes aliments. Change de magasin si besoin ou fais-toi livrer un panier bio (encore mieux !).

II – Composition du lait maternel et alimentation

D’abord, il y a une chose à retenir absolument : le lait s’adapte toujours à ton bébé, quelque soit ton alimentation ! Ainsi, la composition du lait maternel ne varie pas en fonction de ce que tu manges, mais en fonction des besoins de ton enfant.

jeune femme allaitant son bébé alimentation et allaitement

Ton lait est-il nourrissant ?

Ton corps est donc une industrie de pointe, qui dose au nanogramme près chaque nutriment qui composera le lait de la prochaine tétée.

Et savais-tu que la composition du lait maternel évolue entre le début et la fin de la tétée ? En début de tétée, le lait est riche en eau et en sucre. Alors que le lait de fin de tétée est plus riche en graisses. L’équilibre entre les deux est très important. Et c’est pourquoi il ne faut pas toujours se fier au fameux “dix minutes par sein à chaque tétée”, mais bien à tes ressentis et aux signes que montre ton enfant.

D’ailleurs, les graisses du lait, parlons-en (encore ! on ne m’arrête plus !). Si la teneur en protéines et macronutriments du lait reste stable en fonction de ton alimentation, la qualité et la quantité des graisses de lait en sont impactées ! Voilà donc pourquoi une femme qui allaite devrait davantage se pencher sur sa consommation d’oméga-3.

L’industrie du biberon nous a menti

Peut-être as-tu déjà entendu ta mère ou ta grand-mère – ou un parfait inconnu dans la rue (ça arrive plus souvent qu’on ne le croit et c’est toujours surprenant comme les gens ne peuvent pas se mêler de leurs oignons) – dire à une femme qui allaite “Ton lait est assez riche ?”.

Cette croyance vient de l’époque où les marques de préparation commerciale pour nourrisson (le fameux “lait en poudre”) proposaient des tests de lait. Le but était de savoir si le lait maternel était trop ou pas assez riche.

A l’époque, nous ignorions que la qualité du lait évolue pendant une seule tétée. Finalement, selon si les mères tiraient leur lait en début ou fin de tétée, l’analyse du laboratoire démontrait que leur lait étaient trop sucré ou trop gras.

Mais cette analyse était valable pour un petit instant T et ne reflétait pas du tout la véritable qualité nutritionnelle de leur lait ! Pire encore, on ignorait tout de la capacité du lait maternel à stimuler la flore intestinale du bébé. Et donc, à poser les bonnes bases pour sa future santé.

III – Entre alimentation et allaitement : la santé de la jeune mère

La nature est bien faite et ton enfant recevra tout ce dont il a besoin. Par contre, l’alimentation de l’allaitement n’a rien de cosmico-quantique et la loi de l’abondance divine à ses limites.

santé mère nutrition allaitement bébé

C’est-à-dire que tu pourrais te retrouver en carence de certaines vitamines et minéraux si ton alimentation n’est pas équilibrée. La fatigue et le stress de la parentalité peuvent aussi diminuer l’absorption des nutriments au niveau intestinal. En donnant en priorité à ton lait, ton corps pourrait dans certains cas, manquer de nutriments pour sa propre utilisation.

A l’inverse, quand un nutriment manque dans le corps, la capacité d’assimilation augmente. Quelle intelligence corporelle, vraiment. B-)

Donc dans la plupart des cas, tout se passera très bien. Mais si tu n’écourtes pas l’allaitement, si tu es profondément fatiguée ou si tu perds tes cheveux au delà de 2/3 mois, tu peux en parler à ton médecin et ta naturopathe.

| Lire aussi : Perte de cheveux après la grossesse : que faire ?

IV – Comment favoriser la lactation ?

Tu es peut-être à la recherche des aliments qui favorisent la lactation ? Après tout, si il existe des tisanes galactogènes, il doit bien y avoir des aliments qui favorisent la montée de lait ?

Mais en matière d’alimentation et allaitement, j’aime casser les mythes. Tout d’abord, ce qui va favoriser ta lactation, c’est l’allaitement à la demande. Et une alimentation suffisamment riche en protéines.

En cas de baisse de lactation malgré tout, tu pourras consulter une conseillère IBCL. Elle vérifiera avec toi le positionnement du bébé au sein ; l’absence de frein de bouche restrictif ; les éventuelles tensions musculaires.

Ceci dit, si tu ressens que les aliments et plantes réputées pour favoriser les montées de lait (comme le fenouil, le cumin et le fenugrec) te font du bien, pourquoi pas ?

| Lire aussi : Huile essentielle et allaitement

V – Les aliments interdits pendant l’allaitement

Scoop : il n’y en a pas vraiment. Nous allons quand même parler des aliments qui pourraient freiner la lactation et des aliments nocifs pour ton bébé.

Les aliments qui freinent la lactation

Aucune étude n’a été réalisée à ce jour pour vérifier et dire de façon scientifique qu’il faut éviter certains aliments quand on allaite.

Mais ce que nous savons, c’est que certaines plantes ont une action hormonale. Et qu’en ce sens, elles peuvent booster ou freiner les hormones qui ont un lien avec l’allaitement.

Certaines femmes semblent remarquer que l’abus de persil freine leur lactation, par exemple. Pas de quoi en faire une posologie particulière ni une éviction stricte, à priori. Citons par exemple :

  • Persil
  • Sauge
  • Menthe
  • Oseille
menthe fraiche

Bannir les aliments nocifs pour la santé

Quel est le point commun entre les perturbateurs endocriniens, les molécules toxiques et les pesticides ?

Ils se stockent dans notre corps. Et plus précisément dans nos cellules graisseuses, a.k.a nos adipocytes. Et qu’est-ce qui se fabrique à partir de ces cellules graisseuses ? Le lait maternel, qui puise le gras nécessaire à sa composition dans nos stocks. La boucle est bouclée.

Et le lait maternel se charge alors de polluant et d’éléments toxiques, nocifs pour la santé de ton bébé.

bébé pleure

Que faire alors ? L’allaitement reste largement supérieur aux PCN (“lait en poudre”) dans ce cas. L’idéal est de préparer le corps de la maman avant la conception, grâce à la naturopathie.

Mais là, tout de suite, si tu allaites déjà ou si tu t’apprêtes à accoucher, comment adapter ton alimentation à l’allaitement ?

  • Diminuer la consommation de produits animaux et notamment des graisses animales, au profit des graisses végétales. D’ailleurs, le lait des mères végétariennes est moins pollué !
  • Favoriser l’alimentation biologique est le meilleur moyen pour ne pas absorber de polluant.
  • Éviter l’utilisation des plastiques. Surtout les emballages alimentaires et le matériel de cuisine.
  • Choisir des meubles et vêtement d’occasion. Préférer les matériaux de construction écologique et aérer ton intérieur 20 minutes par jour.

Mais en matière d’alimentation et allaitement, tout est dans la mesure. Manger un taboulé libanais et un fast-food de temps en temps ne vont pas ruiner ton allaitement ni la qualité nutritionnelle de ton lait.

VI – Nutrition et allaitement : allergies, REF… comment adapter ?

Dans certains cas, l’alimentation devra être individualisée pour permettre à la maman de conduire son allaitement avec sérénité. La naturopathie sera toujours d’un grand secours, car tu seras accompagnée par une professionnelle. En mettant en place les bons réflexes rapidement, tu prendras soin de toi et de ton bébé avec sérénité.

Les allergies alimentaires

Les allergies et intolérances alimentaires peuvent se déclarer très tôt dans la vie. L’allaitement a une action protectrice face aux allergies, alors que les PCN (“lait en poudre”) à base de lait de vache et de soja peuvent les favoriser.

En outre, passer sur des PCN ne rendra pas pour autant les choses plus faciles. Il faut souvent en tester plusieurs pour trouver celui que l’enfant acceptera et digérera correctement.

L’allergie aux protéines de lait de vache est la plus courante. Étant plus grosses, elles passent la barrière intestinale là ou elles ne devraient pas. Ainsi, elles favorisent les réactions immunitaires et inflammatoires. Ces protéines peuvent passer via le lait maternel.

La solution dans ce cas sera d’éviter les produits contenant des PLV (protéines de lait de vache) pour la maman, tout le temps que dure son allaitement.

Heureusement, il existe aujourd’hui suffisamment de produits alternatifs et de recettes pour se passer facilement des produits laitiers.

Bien entendu, il peut exister d’autres allergies : œuf, fruits à coques, gluten, maïs… Sois attentive si toi-même tu as des allergies alimentaires. La Leche League propose des ressources si tu veux en savoir plus : Le casse tête de l’allergie alimentaire.

Bon à savoir : Le lait maternel est souvent utilisé, à raison, en remplacement du sérum physiologique (en cas de rhume, de conjonctivite…). Ou en application locale sur les croûtes de lait et l’éczéma. Mais pour la maman qui souffre d’inflammation intestinale, ce geste serait à éviter car son lait très acide pourrait empirer le problème.

Le réflexe d’éjection fort

Le REF est problématique les premiers mois de l’allaitement. Le bébé peut avoir des difficultés à déglutir, parfois jusqu’à refuser le sein. En cas d’hyperlactation, la maman peut aussi souffrir d’engorgement à répétition et de fuites.

La première chose à faire est de consulter une conseillère IBCL, là encore. Elle t’aidera à mettre en place des habitudes qui te permettront de gérer le REF, comme le rythme des tétées.

De la même manière, la naturopathe t’aidera à équilibrer l’alimentation et allaitement. En effet, le REF peut être aggravé par la consommation de certains aliments, notamment les PLV ! Une piste à creuser, donc…

VI – Perdre du poids quand on allaite

Notre société nous impose des codes physiques plutôt incompatibles avec la réalité de maternité. Perdre ses kilos de grossesse alors qu’on allaite est possible, mais les régimes sont déconseillés.

alimentation et allaitement pour perdre du poids régime minceur

Tout d’abord, sache que les kilos en trop seront perdus facilement si tu allaites plus de six mois ! Mais peut-être as-tu besoin de perdre beaucoup et rapidement ? Les régimes amincissants restent déconseillés, pour plusieurs raison :

  • Les régimes hypocaloriques stressent ton corps et perturbent toutes tes hormones
  • En manquant de calories, tu ne subviendras pas à tes besoins réels (qui sont accrus pendant l’allaitement)
  • Tu vas reprendre ton poids après le régime, voire des kilos supplémentaires ! C’est physiologique…
  • Effet détox : en maigrissant, tu remets en circulation les polluants contenus dans tes adipocytes. J’ai expliqué les bases de ce principe au paragraphe “aliments interdits”.

Ceci dit, j’ai une bonne nouvelle pour toi (et moi !). Je propose des réglages alimentaires façon naturopathie pour les jeunes mères.

Ainsi, leur allaitement et leur santé est préservée. Elles conservent tous leurs apports caloriques nécessaires, enrichissent leur alimentation en nutriments de qualité. Le poids superflu sera perdu de façon physiologique.

| Lire aussi : Conseils de naturopathie pour perdre du poids

Mes clientes restent en forme, car nous concilions alimentation et allaitement de façon intelligente.

Si tu le désire, tu peux me contacter afin que nous vérifions que le bilan de naturopathie est adapté à tes besoins.

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